1.1 - La ligne directrice de votre projet


Il s'agit à ce stade de la conception du projet de définir ce que l'on veut montrer, à quel public et ce que l'on cherche à éveiller chez celui-ci.

Une des motivations du gestionnaires d'un espace protégé étant de sensibiliser le public à la nature et à sa protection, l'installation d'une vidéo permettant le direct ne peut pas se concevoir comme une simple fin en soi sur un plan strictement technique. Il faut que les images soient le support d'une approche raisonnée mais aussi passionnée du monde naturel. Elles sont une ouverture sur un espace où il est la plupart du temps interdit de pénétrer.

Ces images gagnent donc à être spectaculaires au sens où elles ne sont pas statiques ou par trop scientifiques. Car le gestionnaire veut éveiller la sensibilité du public à la nature et à sa protection; il ne désire pas de prime abord lui faire un cours d'écologie ou d'éthologie qui serait pour la plupart des spectateurs rébarbatif.

Mais attention au sujet qui est :filmé et au public à qui les images sont projetées !

En effet, tous les ornithologues sont sensibles à cet aspect particulier de l'incubation chez les fous de Bassan qui consiste à recouvrir l'oeuf avec les palmes; mais ne s'agit-il pas là d'un petit groupe de spécialistes qui seraient blasés à la présentation d'un groupe de hérons attendant leurs pitances perchés sur un arbre ?

En fait, l'intérêt d'une image dépend de l'interprétation de celui qui la perçoit. La grande majorité des spectateurs ne fait pas la différence entre la mouette et le goéland. La plupart .sont surpris d'apprendre que plus d'une dizaine d'espèces d'oiseaux nichent dans les agglomérations et rien ne les touche plus que le nourrissage de jeunes oisillons. Nous n'irions pas jusqu'à écrire que l'espèce rare ne "paye" pas, mais nous considérons que toute projection d'images doit être pensée en fonction de l'intérêt qu'elle peut susciter chez le spectateur non averti. Cet intérêt est souvent éveillé par les mouvements, l'action.

L'espèce filmée est-elle visuelle par ses attitudes, ses mouvements, ses émissions sonores ? 

Par exemple, il peut être plus profitable de montrer ce qui se passe à l'intérieur d'un nichoir occupé par un couple de mésanges bleues en période de reproduction, donc avec une intense activité, que d'essayer de présenter une aire d'autour, à l'ambiance plus calme, mais avec des risques de dérangement.

La technique permet de concrétiser toutes les "folies" : des images de chauves-souris la nuit, des images sous-marines de phoques, de poissons ou de la faune d'un aquarium, des images d'insectes ou de micro-invertébrés, etc.

Mais, il n'est pas sûr que l'exploit technologique consistant à filmer une espèce rare ou dans des conditions difficiles, soit perçu comme tel par le spectateur. Un spectacle tout aussi exceptionnel, formateur et sensibilisateur attend le public mis en face d'espèces communes et apparemment connues.

Si le choix de l'espèce et de la période intéressante est important pour accrocher le regard du public, le gestionnaire doit aussi définir le cadre dans lequel il désire exploiter ces Images.

Les images seront-elles simplement un point de vision parmi d'autres dans une salle d'exposition ?

A-t-on prévu des animations spécifiques autour des images en direct ?

Y-a-t-il un projet d'exploitation médiatique, par exemple retransmission vers une chaîne publique ?

Un suivi scientifique, voire une étude particulière, est-il réalisable avec un tel système vidéo ?

Le projet pédagogique découle de ia réponse à l'ensemble de ces questions.

Le projet technique s'articule autour des trois notions :

  • l'image,
  • le son,
  • la possibilité de changer de cadrage.

La ligne directrice est un panachage entre pédagogie et technique. Veut-on :

  • projeter seulement une image muette ? ou
  • avoir des images, du son et pouvoir bouger la caméra ?